Menées au cours de l’année 2019, Alias dévoile le résultat de deux études exclusives portant respectivement sur le travail du sexe en milieu étudiant et le Chemsex, au sein de la population HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes) et trans* pratiquant le travail du sexe dans la Région de Bruxelles Capitale et au-delà.
La prostitution étudiante entre besoins d’argent rapide et isolement
Ils s’identifient comme escorts, sugarbabies, camgirls/boys parfois depuis plusieurs années, parfois depuis moins de 6 mois. Les applications mobiles et les réseaux sociaux sont un moyen de rencontre en plein essor, puisque 97,4% des étudiants HSH et trans* interrogés fréquentent des sites d’escorting, 52,6% des applications et 26,3% les réseaux sociaux. Pratiqué dans 88% des cas pour faire face aux dépenses quotidiennes et dans 58% pour payer le minerval, le principal aspect positif déclaré concerne la rapidité des revenus et la souplesse des horaires.
L’aspect négatif le plus souvent mentionné est le secret (64,7%). En effet, 63,9% des répondant·es en ont parlé à quelqu’un·e - en majorité un·e ami·e ou un·e autre travailleur·se du sexe. Mais concrètement, c’est souvent une seule personne de l’entourage qui connaît l’activité de l’étudiant·e, et seuls 9,7% en ont parlé à un·e membre de leur famille.
Surtout, 48,6% des répondant·es rapportent ne connaître aucune association psycho-médico-sociale à destination des travailleur·ses du sexe. 94,3% d’entre eux et elles ont accès à des services médicaux, qui sont pour 89,2% remboursés grâce à une mutuelle, assurance maladie ou carte médicale. Mais 83,8% ne parlent pas de leur activité à leur médecin.
Chemsex : enjeux et réalités
Chemsex, party and play, slam, les terminologies sont nombreuses pour désigner ce phénomène en augmentation dont les contours (termes, fréquences, substances) évoluent constamment. Pour 48% des répondants, il s’agit d’une pratique hebdomadaire. Le trio de tête des substances consommées par travailleurs du sexe (TDS) et clients comprend la cocaïne, le GHB et les stimulants sexuels, fournis soit par le TDS, soit par le client.
Parmi les répondants, la norme dominante de paiement du travail du sexe en rapport avec le chemsex est le paiement en argent (74% ) mais la rémunération avec des produits psychoactifs n’est pas marginale : 20% des répondants déclarent avoir déjà eu au moins une fois un échange sexuel dans le but de se procurer des produits.
Le besoin principal identifié est l’accès à une information fiable sur les substances consommées afin de réduire les risques, à un suivi médical anonyme et gratuit, et à un accompagnement psychologique afin de gérer le sevrage et la descente.
Alias, dix ans d’expertise auprès des travailleurs du sexe HSH et trans*
Depuis 10 ans, l’asbl Alias assure un accompagnement psycho-médico-social de qualité aux travailleurs du sexe/prostitués masculins et trans* dans la Région de Bruxelles-Capitale. Elle vise prioritairement la promotion de la santé, l’accès aux soins de santé et aux droits sociaux pour le public. Pour cela, elle travaille en collaboration avec un très large réseau de partenaires de différents secteurs.